Le 4 octobre, une coulée de boue rouge toxique s'est répandue sur les villages alentours après la rupture d'un réservoir de l'usine d'aluminium d'Ajka. L'accident a fait au moins huit morts et provoqué une catastrophe écologique.

Greenpeace a analysé la composition de la boue rouge issue d'une autre usine d'aluminium hongroise.

"Au moins trois éléments sur un total de 37 analysés peuvent poser des problèmes à long terme pour l'environnement et la santé: l'antimoine, le nickel et le cadmium", a expliqué Greenpeace Autriche sur son site internet.

La contamination la plus grave reste celle dûe à l'arsenic, présent à 130 mg/kg dans la boue analysée, a-t-il ajouté.

Les analyses montrent que la boue rouge contient 40 mg/kg d'antimoine, "un possible cancérigène", soit trois fois plus que la limite sanitaire.

Le nickel se trouve également en quantités trop élevées, 270 mg/kg, alors qu'il s'agit d'un allergène connu et potentiellement cancérigène.

Le cadmium, qui attaque les systèmes nerveux et reproductifs, est présent à 7 mg/kg; c'est en dessous de la limite sanitaire, mais "pour un sol déjà contaminé au cadmium, par les engrais notamment, cette quantité peut être problématique", a mis en garde Greenpeace.

L'association montre du doigt les autorités hongroises, qui n'ont jusque là publié aucune analyse de la boue qui s'est échappée de l'usine d'aluminium d'Ajka, à 160 kilomètres à l'ouest de Budapest.

"Il n'y a aucun résultat d'analyse pour les nappes phréatiques, rien n'est dit sur la pollution de l'air par les poussières" issues de la boue séchée, a déploré un chimiste de Greenpeace, Herwig Schuster.