Critères de transfert en centre spécialisé des patients ayant une atteinte encéphalique
Le transfert dans un centre disposant d’une équipe neurochirurgicale, neurologique et neuroradiologique d’un patient souffrant d’une ou plusieurs défaillances est toujours difficile et comporte des risques.
La décision est presque toujours prise par téléphone et il a été montré que celle-ci reposait rarement sur des critères validés. [142] L’âge et la futilité probable des traitements envisagés sont des critères constants. [143, 144] En réalité, ni l’âge en lui-même ni la gravité de la pathologie en ellemême ne sont des critères déterminants lorsqu’ils sont pris isolément. Le raisonnement de l’équipe prenant en charge les patients ayant une atteinte neurologique grave prend en compte non seulement les chances de survie du patient mais surtout le pronostic fonctionnel prévisible. Il est clair pour la plupart des équipes qu’un patient sortant vivant de la réanimation en locked-in syndrome ou un patient de 70 ans vivant mais hémiplégique et aphasique sont de mauvais résultats et des échecs thérapeutiques.
Les patients âgés justifient donc pleinement une prise en charge neurochirurgicale en réanimation lorsqu’une récupération fonctionnelle est possible, c’est-à-dire en pratique avant l’apparition de signes d’engagement (mydriase aréactive, réactivité en décérébration, coma aréactif). En revanche, les patients plus jeunes, pouvant supporter une réanimation de longue durée et une rééducation de plusieurs mois, justifient une prise en charge agressive même lorsqu’ils sont vus au stade de l’engagement cérébral. Lorsqu’il n’y a pas, a priori, d’indication neurochirurgicale ou de geste de neuroradiologie interventionnelle prévisible, il n’y a pas d’indication formelle à transférer le patient dans un centre neurochirurgical.